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Architecture, urban planning and research in, on and next to water
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Vingt mille lieux sur les mers

By Frederic Joignot
Le Monde

 

Vinght mille lieux sur les mers: Comment les architectes voient la vie sur l’eau

Projet “Citadel” d’appartements, agence Waterstudio (Hollande). Il s’agit de construire dans des polders ouverts des habitations flottantes adaptées à la montée des eaux. C’est une “citadelle” parce qu’il s’agit “du dernier rempart contre la mer”, disent les architectes.

Un vieux rêve de l’humanité est de se réfugier sur une île pour y refaire sa vie, voire le monde, inventer une société meilleure, expérimenter des voies nouvelles pour l’humanité. C’est sur une île que Thomas More situait Utopia (1516), sa société idéale, au cœur d’une île encore que Tommaso Campanella imaginait la Cité du Soleil (1602) ou Sir Francis Bacon La Nouvelle Atlantide(1624), menée par les philosophes. Aujourd’hui, ces utopies insulaires sont rattrapées par la réalité terrestre : construire des cités écologiques sur des îles nouvelles est devenu un mouvement architectural. Né dans l’urgence de la menace environnementale, ce courant qui a gagné l’urbanisme interpelle, depuis dix ans, économistes, institutions internationales et gouvernements.

Ce mouvement a un drapeau – bleu, couleur des océans – et un pays pionnier : les Pays-Bas. Elu en 2007 parmi les personnes les plus influentes de l’année par le magazine Time, l’architecte Koen Olthuis, cofondateur de l’agence Waterstudio, à Ryswick, est l’un de ses praticiens et théoriciens. Il signe ses mails Green is good, blue is better (« le vert [le souci écologique], c’est bien, le bleu, c’est mieux ») et avance plusieurs arguments pour expliquer pourquoi construire sur les mers est une idée d’avenir : « D’ici 2050, 70 % de la population mondiale vivra dans des zones urbanisées. Or, les trois quarts des plus grandes villes sont situées en bord de mer, alors que le niveau des océans s’élève. Cette situation nous oblige à repenser radicalement la façon dont nous vivons avec l’eau. » Car, rappelle-t-il, les cités géantes du XXIe siècle sont mal en point : « La préoccupation “verte” qui saisit aujourd’hui architectes et urbanistes ne suffira pas à résoudre les graves problèmes environnementaux des villes. Comment allons-nous affronter les problèmes de surpopulation ? De pollution ? Résister à la montée des eaux ? » Sa réponse : en bâtissant des quartiers flottants, de nouvelles îles, en aménageant des plans d’eau pour un urbanisme amphibie. « La mer est notre nouvelle frontière », affirme l’architecte, détournant la formule de John Fitzgerald Kennedy. Car si l’espace manque sur terre, la mer est immense – et inhabitée.

Waterstudio n’est pas la seule agence néerlandaise à développer cette vision « bleue ». Plusieurs cabinets d’architecture et entreprises expertes, reconnues internationalement, bâtissent déjà sur l’eau. Il faut rappeler qu’aux Pays-Bas, contrée où l’on compte 3 500 polders et des villes sillonnées de canaux, s’adapter et résister aux assauts de la mer et aux inondations est une activité séculaire indispensable : en 1953, une violente tempête a causé près de 2 000 morts et provoqué l’évacuation de 100 000 personnes. Ce savoir-faire est devenu symbolique de la lutte de l’homme face à une nature menaçante, perturbée par le changement climatique. Désormais, « le monde est un polder », écrivait le biologiste Jared Diamond dans Effondrement. Comment les sociétés décident de leur disparition ou de leur survie (Gallimard, 2006).

Sauf que les polders, ces terres artificiellement gagnées sur l’eau, ne suffisent plus. Waterstudio a notamment conçu des maisons flottantes à IJburg, un quartier expérimental au sud-est d’Amsterdam. D’autres projets maritimes sont en cours. En 2009, l’agence a dessiné le projet Citadel, une cité flottante de 60 appartements installée dans un polder délibérément ouvert aux eaux. « Nous l’appelons Citadel, car ce sera la dernière ligne de défense contre la mer », explique Koen Olthuis, pour qui ce projet « montre clairement les possibilités infinies de la construction sur l’eau »

Au pays des polders, le fait de bâtir des immeubles flottants offre un complet renversement de perspective : « Nous cherchons à nous adapter à la mer, à l’accompagner, plutôt que lutter avec elle », explique l’architecte. Quand les habitations flottent, nul besoin de pomper l’eau, de renforcer en permanence les digues. Un nouvel urbanisme s’invente, où des quartiers entiers, jardins et maisons, reposent sur l’eau, parfois ancrés au sol, parfois mobiles. Une telle conception, avance l’architecte, va bouleverser toutes nos habitudes urbaines. Elle nous oblige à revoir « notre vision statique des villes » : la terre habitée ne sera plus tout entière « ferme ». Elle nous engage à repenser notre « exigence du sec » sur des territoires protégés par les digues, pour vivre sur l’eau. Elle annonce la multiplication d’habitats flottants et amphibies sur les zones côtières.

« Une ville plus mouvante, plus dynamique, se dessine. Certains habitats et services se déplaceront. L’urbanisme, la vie citadine vont en être transformés », conclut Koen Olthuis. Il n’est pas le seul à le penser. Du 26 au 29 août, signe des temps bleus à venir, se tiendra à Bangkok Icaade 2015, la première conférence internationale sur l’architecture amphibie. A Lagos, au Nigeria, l’architecte Kunlé Adeyemi a conçu une école flottante pour les enfants du bidonville de Makoko, sur la lagune. Posée sur des barils, équipée de panneaux solaires, elle a été inaugurée en février 2013. Kunlé Adeyemi prévoit de bâtir une flottille de maisons sur le même principe.

Les architectes de l’agence DeltaSync, à Delft, aux Pays-Bas, ont synthétisé ces idées dans un manifeste architectural et économique : « Blue Revolution ». Si les terres viennent à manquer, écrivent-ils, « où irons-nous ? Dans le désert ? Les ressources en eau manquent. Dans l’espace ? C’est toujours trop cher. Reste l’océan ». Notre planète de rechange est là. Car 71 % de la surface terrestre est maritime. Le texte continue : « Ce siècle verra l’émergence sur l’océan de nouvelles cités durables (…). Elles contribueront à offrir un haut standard de vie à la population, tout en protégeant les écosystèmes. Un rêve ? Non, la réponse au principal défi du XXIe siècle. »

L’agence DeltaSync, qui a construit en 2010 un pavillon flottant dans le port de Rotterdam, conseille le gouvernement néerlandais sur ses projets d’aménagement urbain, travaille sur la flottabilité et la stabilité de l’architecture aquatique. Elle développe avec l’université des sciences appliquées Inholland un projet de parc sur l’eau dans le port du Rhin, à Rotterdam : imaginez un petit archipel abritant un marché, une piscine, des restaurants, un centre de sport, une salle de concert. L’idée pourrait être reprise dans plusieurs villes néerlandaises, dans les ports ou sur des polders ouverts.

Un autre projet conçu pour un bassin portuaire est le Sea Tree, l’arbre de mer. Conçu par Waterstudio, encore dans les cartons, il révèle une autre dimension de l’architecture bleue : son exigence écologique. Il s’agit d’une haute structure en terrasses, entièrement végétalisée, construite selon les principes de la technologie offshore. Chaque grande ville côtière pourrait en installer. Ces arbres maritimes géants pourraient aider à lutter contre l’épuisement environnemental des grandes cités : ils comporteront des potagers verticaux et des terrasses plantées pour nourrir les citadins, ils capteront le CO2, ils abriteront quantité d’animaux utiles – oiseaux, abeilles, chauves-souris insectivores – qui rayonneront sur la côte et la ville proche. A Manhattan, à Singapour, les municipalités réfléchissent sérieusement à en installer, assure-t-on à Waterstudio.

On retrouve, dans ce projet de tour portuaire, plusieurs des idées-forces du courant dit de l’« architecture écologique », en plein essor. C’est un autre volet stratégique de la construction « bleue » : récupérer et consolider les principes de la construction « verte ». Autrement dit, s’appuyer sur les énergies durables (éolien, solaire, chauffage passif, géothermie), végétaliser les terrasses et les toits, intégrer les immeubles à l’écosystème local, s’inspirer des formes naturelles. L’architecte malaisien Ken Yeang, l’un des théoriciens de cette écoarchitecture, auteur de The Green Skyscraper (« Le gratte-ciel vert », non traduit, Prestel, 1999), a poussé cette réflexion très loin : selon lui, un immeuble doit être conçu dès l’origine comme un « système vivant construit », afin de pouvoir entrer « en symbiose » avec son environnement : sobre en énergie, recyclable, bioclimatique, l’habitat doit participer du cycle naturel, réintégrer la biosphère et dépolluer, tel un arbre colossal.

Pour bâtir cette cité aquatique, il faudra d’abord concevoir des grands caissons flottants de différents formats qui s’emboîteront jusqu’à former des îlots constructibles. Les premières unités doivent être mises en chantier cette année. Les commanditaires ont hâte de les tester : la pollution des grandes villes chinoises est telle que les autorités envisagent de construire rapidement à l’écart des zones atteintes. Sur l’eau, en face des cités enfumées. Demain, ces cités pourraient abriter une partie de la population littorale, désengorger les mégapoles, être économes en énergie, alléger la dégradation environnementale

Que répondent les architectes « bleus » à ces critiques et à ces risques d’une pollution aggravée ? Ils soulignent qu’ils ne veulent pas construire des îles artificielles, mais flottantes, qui n’altéreront pas les fonds marins. Et ils avancent un nouvel argument de poids : au XXIe siècle, l’humanité (9,6 milliards d’habitants attendus en 2050) va rencontrer de graves problèmes de terre arable, d’épuisement des stocks halieutiques et d’alimentation – toutes choses qui inquiètent beaucoup l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). A Londres, pour les concepteurs de la Floating City, la cause est entendue : seule une future « colonisation » des mers permettra d’arrêter la conquête des terres par la ville. Ils écrivent : « La biologie terrestre a été soumise depuis longtemps à une exploitation si intensive que les terres encore inexploitées doivent être préservées de l’urbanisation. De nouvelles colonies maritimes devront être planifiées au XXIe siècle. »

C’est sur cette problématique de la disparition et de l’épuisement des sols, associée à une crise alimentaire, que les défenseurs de l’urbanisme marin rejoignent un autre volet de la « révolution bleue » : la croissance exponentielle de l’aquaculture mondiale depuis vingt ans. En 2008, selon un rapport de la FAO, l’aquaculture a fourni 46 % des poissons à l’échelle mondiale. Il s’agissait à 87 % de poissons d’eau douce, mais l’aquaculture marine est en progression constante, ainsi que l’algoculture et la conchyliculture (élevage des mollusques marins). Cela se comprend : la pèche industrielle menaçant d’épuiser les stocks de nombreux poissons, l’aquaculture apparaît comme une réponse viable pour nourrir les populations, même si elle rencontre de sérieux problèmes de gestion durable.

Or, les architectes bleus avancent que l’avenir de l’aquaculture maritime passera par l’édification de fermes et de bassins nourriciers à proximité des cités côtières. C’est l’idée qui est derrière un projet de l’agence DeltaSync, « Floating food cities will save the world » (« les villes alimentaires flottantes sauveront le monde »), développé par l’ingénieur Rutger de Graaf. Imaginant une nouvelle forme d’économie circulaire, il explique que la construction de récifs artificiels accueillant poissons et crustacés, de bassins d’aquaculture aquaponique recyclant les éléments nutritifs apportés par les déchets des villes flottantes, et d’îles agricoles permettra de nourrir les populations urbaines côtières. Selon lui, il suffirait que 1 % des mers soient consacrées à l’aquaculture pour nourrir l’humanité – le reste des eaux devant être sanctuarisé. Une étude de faisabilité accompagne ces projets

Les partisans de l’architecture « bleue » avancent enfin qu’elle devrait permettre d’éviter un des drames possibles du changement climatique : la submersion de nombreuses îles du fait de la montée des eaux. Le gouvernement des Maldives y croit, qui a lancé en 2010 un programme de constructions sur l’eau afin d’accueillir les populations menacées et de sauver le tourisme : des projets de villages amarrés mais aussi d’îlots de plaisance, d’hôtels et de golfs flottants sont à l’étude. Ces réalisations pionnières, encore très élitistes − « Les riches paient pour les prototypes qui serviront à tous », explique Koen Olthuis –, sont étudiées de près par les Etats insulaires d’Océanie, qui ont lancé en juillet 2014, lors du 45e Forum des îles du Pacifique, un appel de détresse aux pays industrialisés.

Ils ont rappelé que l’archipel de Kiribati, où vivent 110 000 personnes, risque de devenir inhabitable en 2030 – même si certains scientifiques assurent que les atolls vont s’élever avec les mers. Les autorités ont d’ores et déjà acquis 2 400 hectares dans les îles Fidji pour les reloger. Le président de la République des Kiribati, Anote Tong, a aussi évoqué la possibilité de construire une « île flottante » pour les futurs réfugiés climatiques. Or, deux projets de ce type existent dans les cartons des architectes bleus. Le premier, un ensemble de trois îlots végétalisés, agricoles, supportant une tour d’habitation géante, est étudié par le constructeur japonais Shimizu Corp.

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Koen Olthuis, Hong Kong design week

By Today’s living
BODW
February.2015

 

The business of Design Week (BODW), organized by the Hong Kong Design Centre, has been a key event for the local design community since 2002. BODW 2014 saw the arrival of leading designers from Sweden and all over the world,, carrying with them invaluable insights from the fields of architecture, fashion, technology and culture. Today’s Living talked with six of the design heavyweights present at this year’s event, namely Anna Hessle, Erik Nissen Johanson, Koen Olthuis, Lisa Lindstrom, Thomas Eriksson and Marcus Engman. In this issue, we introduce you to three of these interior and architectural leaders, all of whom are masters of their industry.

 

 

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Flood risk and amphibious architecture

Rough guide to sustainability, Brian Edwards, 2014

This latest edition of Rough Guide to Sustainability remains a simple, no-nonsense reference source for all students and practitioners of sustainability in the built environment. It sets out the broad environmental, professional and governmental context underlying sustainability principles, and outlines the science, measures and design solutions that must be adopted to meet current definitions of responsible architecture.

The fourth edition covers the latest developments in a rapidly expanding sector. It offers a wider international scope than ever before, and includes new information on the role of BIM in sustainable design, assessment tools and techniques, and the RIBA Plan of Work 2013. Brand new material also discusses the impact of the latest legislative, social and technological developments.

Now in full colour and extensively illustrated throughout, this guide is essential reading for design and built environment students and professionals – and anyone keen to cut through to the facts about sustainability.

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Think Dutch, Build on water

 

 

Think Dutch, Robert Thiemann, Jeroen Junte & David Keuning, Dec 2013

Think Dutch! does not make any fundamental distinction between design and architecture. The book groups together the work of the young creative generation into 16 chapters with titles such as “Build on Water”, “Celebrate Food”, “Don’t Create for Eternity” or “Get Educated”. It poses thought-provoking questions such as: “Does this design yield new insight?”, “When does it make sense to use bio-degradable materials in architecture?” and “How can we establish self-sufficient food chains?” It is this critical approach to creative work that has become integral to Dutch architecture and design in recent decades.

This book presents 476 diverse architectural and design projects and products, devised by some of the most creative contemporary minds in this field; all provide positive proof of cutting-edge thinking, and investment in sustainable futures, exciting ideas that are inspirational, leading the way towards a brighter future.

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World’s first floating apartment build to commence in 2014

Gizmag, Phyllis Richardson, October 2013

The Dutch are known for their ingenuity in taming it and using it to their advantage, but their systems for keeping water at bay are now being rethought by architect Koen Olthuis and his team at Waterstudio. While rising sea and river levels have inspired governments around the world to invest in better flood defenses, with the Citadel, Olthuis is embracing water-borne housing with particular vigor.

Designed for developer ONW/BNG GO, The Citadel is a flotilla of apartments in one modern luxury development. The project, which will begin building work early next year, will consist of 60 units in a high density arrangement (30 units per acre of water). Part of the project means halting some flood defenses and letting the water back in. Olthuis points out that Holland has as many as 3,500 polders (patches of low-lying land that are protected by artificial dikes) which are below sea level and kept dry by pumping water out 24/7. This new development, dubbed New Water, will essentially be re-flooded after centuries of being kept artificially dry.

Lightweight construction on top of a main deck and easy connections to land are part of the program designed to deliver the same level of comfort as in a high-rise building. A large, heavy, floating concrete caisson provides the foundation, which also contains the car park, and will support the apartments. These will consist of 180 modular elements, all arranged around a central courtyard.

Construction will take place in a temporary dry dock. When construction is completed, explains Olthuis, the pumps will stop and the site will flood. Once the site has been “depolderized,” the Citadel will float in 6 feet of water, which will later rise to 12 feet in depth. A floating bridge will connect the Citadel to the mainland, allowing residents and emergency vehicles access. The architects maintain that due to the large size of the overall concrete caisson base, which is 240 x 420 x 9 feet in size, residents will not be able to detect any water-related motion.

Though this is partly a government-funded enterprise, this is the higher-end part of the development and the design of the units is quite bold. The apartment blocks are made up of irregularly shaped floors stacked at odd angles to one another so that overhangs alternate with shaded window recesses. Each has its own floor plan and outdoor space.

Sustainability is an abiding concern, though the Citadel does not seem to have yet committed to the full range of technologies. The facades will be clad in aluminum, as its longevity and low-maintenance requirements were found to outweigh its energy costs. Greenhouse units and green roofs will be part of the environment but it is not yet clear how extensive these will be. Energy saving methods and technology are estimated to make consumption for the Citadel 25 percent less than that of a conventional building on land. Not surprisingly, all of the apartments will have water views and most will have their own berth for a small boat. The Citadel is part of a larger development that will be built in this depolderized zone of New Water, which will eventually have 6 such floating apartment buildings.

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Schwimmende Holländer

Drinnen & Draußen,Nadine Oberbuber, October 2013

Weil die Niederlande viele Einwohner, aber wenig Platz haben, bauen sie einfach ins Wasser. Und fluten dafür sogar ihre Polder. So lernen Hausbesitzer das Schwimmen.

Natürlich kann man es verrückt nennen, was die Holländer tun. Eigentlich dürfte es einen großen Teil ihres Landes nämlich gar nicht geben. Dass Gegenden wie Westland trotzdem existieren und viele Menschen dort wohnen, das verdanken sie Pumpanlagen, die das Land trockenlegen. Zuerst bauten die Holländer Windmühlen, später gigantische Pumpwerke. Die befördern das Wasser, das von unten in die Polder drückt, über den Deich nach draußen in die See. Das ist verrückt. Aber nun sollen viele Pumpen abgestellt werden und die Polder voll mit Wasser laufen. Warum? Damit dort noch mehr Menschen wohnen können. Denn Holland hat ziemlich viele Einwohner, aber nur sehr wenig Platz und baut künftig seine Häuser aufs Wasser.

Einer, der vormacht, wie das geht, ist Architekt Koen Olthuis. Er hat sich international als Wasserarchitekt einen Namen gemacht und seine Idee von der schwimmenden Stadt auf den gefluteten Poldern schon vielen Ungläubigen erklärt. „Ihr verrückten Holländer, hört man die Menschen geradezu denken“, sagt er manchmal amüsiert, „es kostet stets eine Menge Mühe, ihnen zu erklären, dass es sehr logisch ist, was wir hier tun.“ Denn es ist nun einmal so, dass mehr als 16 Millionen Einwohner in diesem Land leben, das nicht einmal so groß ist wie Niedersachsen, aber dreimal so dicht besiedelt.

Ein Fünftel der Landesfläche vom Wasser bedeckt

Kaum irgendwo auf der Welt quetschen sich so viele Menschen auf engsten Raum wie in den Niederlanden, 400 Einwohner je Quadratkilometer. Wir Deutschen kommen nur auf 231. Doch während es bei uns dünnbesiedelte Landstriche gibt mit Wiesen und Wäldern, gibt es in denjenigen Teilen Hollands, in denen wenige Menschen wohnen, vor allem eins: Wasser.

Rund ein Fünftel der Landesfläche ist vom Wasser bedeckt, etwa vom Binnensee IJusselmeer. Flevoland, die Provinz südlich davon, existiert nur, weil die Holländer diese Polderregion dem Meer abgetrotzt haben. Gut ein Viertel der Niederlande liegt unterhalb des Meeresspiegels – dummerweise genau die Fläche, in der über 60 Prozent der Bevölkerung wohnen, im Städteknubbel zwischen Amsterdam, Rotterdam und Den Haag, die langsam aus allen Straßen und Grachten platzen. Die Region würde sofort voll Wasser laufen, wenn die Pumpen stillstehen, das nächste große Hochwasser kommt oder der Meeresspiegel wegen der Klimaerwärmung steigt. Dann bliebe bloß ein schmaler Rand entlang der deutschen Grenze übrig, der noch aus dem Wasser schaute. So weit das Katastrophenszenario.

Damit es nicht dazu kommt, haben die Holländer insgesamt 3000 Kilometer schützenden Deich aufgetürmt, die das Land dauerhaft trocken halten sollen. Selbst wenn sich der Meeresspiegel um bis zu 1,3 Meter heben würde, wie Klimaforscher bis 2100 prophezeien, schwappte das Wasser kaum über alle Deiche. Aber sie zu erhöhen wäre immens teuer. Deswegen findet Olthuis: Die Holländer hätten schon immer eine Hassliebe zum Wasser gehabt, es sei nun an der Zeit, sich mit ihm zu versöhnen. Er will, dass seine Landleute das Wasser weniger fürchten, sondern es besiedeln. Sie könnten Wasserstraßen bevölkern, weite Hafenflächen in den überfüllten Großstädten oder das IJsselmeer. Demnächst wohnen sie in Amphibienhäusern und schwimmenden Siedlungen, und wenn das Wasser steigt, hebt es die Häuser einfach um ein paar Meter an.

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